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Christopher Currell: MAKING OF “BAD”
Pendant plus de 30 ans, Christopher Currell a composé et joué un large éventail de musiques, y compris du classique, du jazz, du rock et de la pop. Il a travaillé sur une grande variété de projets : musiques de films, albums pop, jeux vidéo, musique pour les parcs à thème.
Christopher Currell est l’un des pionniers de la guitare synthé et il a eu le privilège de travailler avec des légendes comme Quincy Jones, Michael Jackson, Paul Simon, Luther Vandross, Stevie Wonder,…
Currell a récemment publié plusieurs articles sur le site headphone.guru dans lesquels il est revenu sur sa collaboration avec Michael Jackson.
A partir de 1983, après s’être lancé dans l’utilisation du synthétiseur numérique Synclavier II, Currell a commencé à participer à des sessions et à orienter son activité vers la production et la programmation du Synclavier.
Il raconte avoir été contacté par MJ en 1985 : « Durant l’été de 1985, j’ai reçu un appel de Michael Jackson. Il avait entendu parler de moi par la société New England Digital. Michael avait un énorme système Synclavier et il m’a demandé si je voulais lui apprendre à l’utiliser. Apparemment, il avait eu de nombreux programmeurs opérant sur son Synclavier, mais ils n’étaient pas musiciens. Michael ne pouvait pas se référer à eux, il avait donc décidé d’apprendre par lui-même. J’ai mis en place un programme d’apprentissage et un planning pour que Michael apprenne le Synclavier. Nous avons finalement choisi le moment où nous pouvions nous rencontrer et commencer mon enseignement. Je suis allé au studio personnel de son domicile le dimanche matin. Il s’est présenté ; il était très accueillant et poli. Je l’ai tout de suite apprécié. Nous nous sommes assis en face du Synclavier et nous avons commencé sa première leçon.
Il m’a dit: «Je ne sais rien au sujet des ordinateurs.» J’ai répondu «pas de problème, tout d’abord, vous insérez cette disquette.» Il s’est exclamé « temps mort » et a dit qu’il ne savait pas ce qu’était une disquette. Je me suis rendu compte que Michael savait à peine faire fonctionner un enregistreur de cassettes ! Son maniement de la technologie était très limité!
J’ai donc fait plus simple et nous avons continué. Après trois heures, j’avais appris à Michael comment mettre en place et démarrer le Synclavier, activer sa bibliothèque sonore et comment sélectionner un son pour qu’il puisse le jouer avec le clavier.
Il a dit «Voilà, c’est tout ce que je peux apprendre pour aujourd’hui, pouvez-vous revenir demain pour une session? ». J’ai répondu « Bien sûr ! »
Je n’imaginais pas que ce serait le début des quatre années les plus intéressantes de ma vie !
Je suis revenu le lendemain et nous avons travaillé sur une des chansons de Michael. Il voulait que je reviennne tous les jours. Il m’a dit: «Je veux que vous fassiez des sons inhabituels». J’ai dit « bien sûr, pas de problème! ». J’aime faire ça tout le temps de toute façon! Ce n’était pas du travail, c’était amusant!J’ai commençé à penser … si je veux continuer à être ici, je dois élargir mon travail. J’avais réalisé pour avoir eu des programmeurs et musiciens utilisant le Synclavier dans le passé, que sa bibliothèque sonore était dans le chaos. Je pensais que, peu importe si c’est moi ou quelqu’un d’autre qui utilise le Synclavier de Michael , la bibliothèque sonore devait être dans un ordre logique pour qu’elle soit facilement accessible. Il y avait des milliers et des milliers de sons sur disques durs et bandes de stockage informatique partout et rien n’était organisé !
J’ai présenté à Michael le problème en lui disant que je pouvais organiser sa bibliothèque pour lui. Il a dit “Bien sûr!”. Donc, j’ai commencé à travailler de longues heures. J’étais à son studio de 10h00 à environ 01h00 du matin tous les jours. Ce travail m’a occupé pendant six mois à raison de dix-sept heures par jour, sept jours par semaine !
C’était en 1986.
Entre temps, je continuais à créer « des sons inhabituels ». Les bruits inhabituels sont amusants, mais ils n’ont de sens réel que s’ils sont dans une sorte de contexte, et j’ai donc créé des grooves et des instrumentales variées qui démontraient les utilisations possibles pour les sons que j’avais créés.
Une fois terminés, je les enregistrais sur une cassette , que je glissais sous la porte de sa chambre chaque soir avant que je rentre à ma maison. Plusieurs fois, il a appelé chez moi à 02h00 du matin et il était tout excité à propos de certains sons ou grooves. Je pouvais entendre la bande que j’avais faite gronder en fond sonore ! Michael aimait écouter de la musique très fort !
Après quelques semaines à travailler étroitement ensemble, nous avons tous deux réalisé que notre capacité à communiquer entre nous était quelque peu unique. Nous nous comprenions pour les idées musicales et les grooves.
Nous avons remarqué que nous utilisions moins souvent des mots et que nous « savions » juste ce que l’on ressentait ou pensait.
Rapidement, nous sommes arrivés à un point où Michael me disait « créez-moi un son qui me fasse faire cela »… et il faisait un mouvement de danse. Je m’y mettais de suite… et je pouvais réaliser le son qu’il recherchait.
Je n’ai jamais travaillé avec quelqu’un d’autre où nous avons eu ce genre de relation musicale.
Après environ six mois de travail avec Michael tous les jours sur plusieurs chansons, le design sonore et le travail sur la bibliothèque de sons, j’ai eu connaissance que Michael allait bientôt commencer son prochain album avec Quincy Jones. Nous avons eu beaucoup de chansons en démos. Je me demandais si je devais travailler avec Michael et Quincy ou si mon travail amusant était finalement terminé.
Un jour, alors que je travaillais dans le studio de Michael, son secrétaire est venu m’annoncer ainsi qu’à l’ingénieur du son que Michael avait des invités ce soir-là et que nous pourrions tous rentrer à la maison à 17h00. J’ai pensé « Ok, cool ».
Je travaillais encore quelques heures et un peu avant 17h, le secrétaire de Michael est venu pour m’informer que Michael souhaitait que je reste. (…) Tout le monde est parti et j’étais seul à faire de la musique sur le Synclavier. Il faisait nuit dehors quand j’ai entendu des voix de personnes qui entraient dans la pièce voisine du studio.
Soudain, la porte s’est ouverte et Michael marchait avec Diana Ross et un groupe de personnes.
J’étais très surpris! Michael faisait visiter à Diana son studio. Il m’a ensuite présenté à Diana. Il lui a dit ce que je faisais et il lui a montré le Synclavier. (…) Puis il a continué la visite et ils sont sortis.
Ce genre d’expérience allait devenir normal au cours des quatre prochaines années.
Je travaillais un après-midi quand Michael m’a dit qu’il allait très bientôt commencer son nouvel album et que Bruce Swedien, son ingénieur du son de l’album « Thriller », venait pour une visite. [Il] allait être l’ingénieur pour le nouvel album. (…)
Bruce est venu dans le studio et il fut très sympathique. Michael m’a présenté et lui a dit ce que je faisais. Bruce a manifesté sa reconnaissance mais il était très concentré sur ce qu’il voulait transmettre à Michael. Il venait de terminer la B.O. du film « Running Scared » avec Gregory Hines et Billy Crystal. Bruce a dit que c’était la première fois qu’il avait travaillé un projet complètement en numérique et que ça sonnait très bien ! Il livrait tous les détails à Michael. Bruce a ensuite expliqué que c’était aussi la première fois qu’il avait travaillé avec le Synclavier et à quel point c’était incroyable d’être en mesure de créer des sons rapidement, de déplacer des pistes facilement, etc. Il a dit que l’opérateur Synclavier était vraiment bon et qu’ils étaient devenus amis. Je savais qui étaient la plupart des opérateurs Synclavier, mais je ne les connaissais pas tous personnellement. Je ne connaissais que de nom l’opérateur dont Bruce parlait.
J’ai pensé , Wow, Bruce fait la promotion de son gars pour Synclavier. On dirait que mon travail est bientôt terminé. J’était un peu déprimé mais j’avais passé un bon moment lors des six derniers mois et cela avait été une grande expérience. J’étais sûr que je ne travaillerais pas sur le nouvel album.Dans l’équipe de Michael, tout le monde savait que tout son travail réalisé au studio serait transféré aux Westlake Studios, où le nouvel album allait être enregistré. Personne ne m’a rien dit. Je ne savais pas ce que j’allais devenir. Je continuais à venir travailler comme d’habitude.
Puis la veille que le travail commence à Westlake, le secrétaire de Michael est venu dans le studio et m’a dit que Michael voulait que je travaille sur l’album et déplace le Synclavier à Westlake. Wow! Michael voulait que je travaille sur l’album! J’en faisais partie ! Le moins que je puisse dire, c’est que j’étais ravi !
Le projet d’album de Michael devait être enregistré à Westlake Recording Studios, au Studio D. Westlake est situé sur Santa Monica Blvd. à West Hollywood, en Californie. La veille du début des sessions, j’avais installé le Synclavier de Michael dans le studio. La tour principale a été placée dans une petite salle juste à l’extérieur de la salle de contrôle. Le clavier et le terminal ont été mis en place dans la salle de contrôle. Cette installation n’allait plus bouger pour les 12 prochains mois. Alors que j’installais le Synclavier, Michael est venu et nous avons juste discuté pendant un certain temps. Il était clairement heureux que nous commençions enfin à enregistrer son prochain album. Une des choses qu’il a dite lors de cette conversation est toujours restée gravée en moi. Il m’a dit, « La clé du succès dans ce business, c’est d’être humble ».
Le lendemain, Bruce Swedien et Quincy Jones sont venus au studio. J’avais déjà rencontré Bruce, mais Michael m’a présenté à Quincy. Leur attitude a été très polie et professionnelle. J’étais ravi de travailler avec ces personnes. Ils étaient des professionnels de haut niveau dans l’industrie de la musique et nous ressentions que nous étions là pour faire un album qui devait dépasser « Thriller », l’album le plus vendu de tous les temps! Cela allait être un sacré travail !
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Le Synclavier était nouveau pour Quincy. Tout ce qu’il savait, c’était que Michael avait réalisé ses démos de chansons dessus. Bruce avait un peu plus d’expérience [pour le Synclavier] suite à sa musique de film pour “Running Scared”.
Bruce et Quincy avaient travaillé ensemble à plusieurs reprises de sorte qu’ils avaient déjà une façon de travailler ensemble. La fonction de Quincy en tant que producteur était de combiner différents musiciens et de les enregistrer. La tâche de Bruce était d’obtenir une performance enregistrée aussi proche que possible de ce que les musiciens jouaient en direct.
Le Synclavier allait changer cette conception du travail.
D’un point de vue professionnel, j’étais là pour faire fonctionner le Synclavier, être calme et observer ces gens talentueux au travail. Pour les deux prochaines semaines, j’observais la méthode de Quincy pour la production et la méthode d’enregistrement de Bruce.
L’équipe principale d’enregistrement / production qui travaillait sur l’album presque tous les jours pour les 12 prochains mois était composée de Michael Jackson (Artiste, Producteur), Quincy Jones (Producteur), Bruce Swedien (Ingénieur), Craig Johnson (deuxième ingénieur) et moi-même ( Synclavier). Bien sûr, il y avait beaucoup de musiciens et de techniciens qui ont aussi travaillé. Il y a tellement d’histoires que je pourrais raconter mais il n’y a pas assez de place pour le faire ici, mais en voici quelques-unes.
Je me souviens qu’un jour, au début, Greg Phillinganes, le claviériste de session préféré de Quincy, est venu enregistrer. L’approche de Quincy consistait à ré-enregistrer les pistes du Synclavier avec des musiciens lors de sessions live. Quincy m’a dit de jouer la version Synclavier de la chanson « Smooth Criminal » pour Greg. Je l’ai fait et quand on était près de la fin de la chanson, Greg a demandé si il y avait quelque chose de différent sur le fade out. J’ai répondu : «Non, cela se répète simplement.» Alors il a dit, « Ok, allons-y! ». J’ai appelé le premier son (…). Bruce a commencé à enregistrer et Greg a procédé en jouant chaque partie de la chanson … avec une seule prise sur chacune des pistes! Cela comprenait tous les tambours et les percussions, la basse, les cordes … tout! Parfaitement! Mais ce qui m’a marqué, c’est qu’il avait seulement entendu la chanson une fois! J’étais soufflé ! Pas étonnant qu’il soit le premier choix de Quincy comme claviériste.
Un autre jour, Quincy a fait venir le bassiste Louis Johnson des Brothers Johnson pour jouer sur quelques-unes des pistes enregistrées par Greg.
Mais je me suis vite rendu compte qu’il n’y avait pas d’attention accordée à la synchronisation de ces pistes avec le Synclavier. Il y a beaucoup de raisons pour lesquelles le Synclavier devait être en phase avec ces enregistrements. J’ai estimé qu’un désastre était possible dans un avenir proche si ce point n’était pas été abordé. Je décidais de rompre mon silence habituel et de l’expliquer à Bruce. Il m’a simplement dit qu’ils avaient tout sous contrôle. Donc j’ai dit “Ok”.
Chaque jour, j’arrivais à environ 10h00 et nous pouvions travailler jusqu’à 19h00 ou plus tard. Je me rendais ensuite à la maison de Michael et je travaillais jusqu’aux alentours de 1 à 2 heures du matin. Nous travaillions généralement le samedi à Westlake, mais souvent nous prenions congé le dimanche. Mais le dimanche, je pouvais aller à la maison de Michael et travailler sur des chansons toute la journée et jusque tard dans la nuit. Cela fut mon quotidien horaire pendant 12 mois.
Lors des deux premières semaines de travail, Bruce expliquait chaque jour comment lui et l’autre opérateur Synclavier avec qui il avait travaillé sur la B.O. du film “Running Scared” feraient telle ou telle chose , comment il était cool et à quel point c’était un bon opérateur Synclavier.
Vous parlez d’une pression! Tout ce que je pouvais faire, c’était acquiescer et faire de mon mieux. Puis, un jour, à nouveau sans raison particulière, Bruce se tourna vers moi et dit: «Vous savez, vous êtes beaucoup mieux que [mon opérateur Synclavier]!”
J’étais complètement surpris! Bruce ne l’a jamais redit ensuite ! Wow !
Un matin, John Robinson, le batteur virtuose – un autre des gars au top choisi par Quincy – a amené une boîte à rythmes Oberheim où il avait programmé 6 chansons de Michael.
Les boites à rythmes que je connaissais avaient des sonorités très mécaniques. Ce ne fut pas le cas avec ces pistes. Cela sonnait de manière incroyable.
La sensation était super! John a déclaré (…) qu’il avait terminé juste à temps parce qu’il partait en tournée le lendemain avec le célèbre groupe The Band. Nous avons transféré les pistes des percussions de la boite à rythme vers une bande numérique. Ce jour-là je me suis contenté d’observer. Le lendemain, Michael est venu pour écouter les pistes. Je lui ai dit qu’elles sonnaient vraiment bien. Il a écouté et dansé.
A la fin de l’écoute, Michael était d’accord, elles avaient l’air super, mais … les arrangements étaient complètement faux! Et John était déjà parti en tournée de sorte qu’il ne pouvait pas refaire les pistes!
Bruce était perplexe quant à la solution à apporter. Je lui ai dit, « je peux mettre ces pistes dans le Synclavier puis tout réorganiser correctement ». Alors il a dit « Ok » et je l’ai fait. C’est le moment où Bruce a réalisé l’importance d’être en mesure de synchroniser les enregistrements avec le Synclavier. Nous avons donc refait tout ce que nous avions déjà fait, afin que nous ayons une base solide à partir de laquelle nous puissions tout faire. Nous pourrions rejouer les parties, changer les sons, les arrangements … tout. (…) Nous avons tout ré-enregistré pour recommencer à la case départ.
Aussi, dès le début, lorsque les pistes live étaient enregistrées, Michael les écoutait et disait qu’il préférait les versions Synclavier.
C’était le cas à chaque fois alors Quincy a changé sa façon de travailler et nous avons commencé à utiliser le Synclavier pour tout.
Pendant l’enregistrement de l’album, des gens intéressants sont venus dans le studio. Tous les amis de Michael ou Quincy. Des gens comme Oprah Winfrey, Elizabeth Taylor, George Lucas,…
Après environ six mois d’enregistrement, Quincy a décidé (…) de réunir les meilleurs joueurs de sessions pour enregistrer une ballade. Je crois que c’était la chanson, « I just can’t stop loving you ». Tout le monde a trouvé que c’était une bonne idée. Si je me souviens bien , ce groupe comprenait, entre autres, Greg Phillinganes (Keys Synclavier), Nathan East (Bass), N’dugu Chancler (Drums) et Paulinho da Costa (Percussion). Lorsque ce groupe de musiciens s’est réuni à Westlake, ils ont réalisé que Michael utilisait le Synclavier. Nathan a dit: «Alors, tu es la raison pour laquelle personne n’a été appelé ».Ce qui était intéressant, c’est que ces musiciens (…) étaient au courant que Michael travaillait sur un nouvel album mais ils se demandaient pourquoi personne n’avait été appelé pour enregistrer. Je n’étais pas bien perçu par ces musiciens à l’époque parce qu’ils pensaient que je prenais leur travail.
Quelle belle introduction auprès des meilleurs musiciens studios de Los Angeles! Aïe! En fait, je n’avais pas envisagé que je prenais le travail de quelqu’un. J’utilisais juste le Synclavier comme un outil créatif pour donner vie aux idées musicales de Michael. En fait, Michael aimait la version Synclavier des chansons.
(…)
Je me souviens quand Run-DMC est venu à Westlake pour une réunion avec Michael. Quincy pensait que le Rap serait le prochain grand phénomène et il voulait que Michael collabore avec eux. Après la réunion, rien ne s’est produit. Plus tard, j’ai demandé à Michael comment ça s’était passé. Il semble qu’ils étaient très arrogants et exigeants. La mauvaise attitude ! Michael pensait que l’ambiance n’était pas bonne. Quoi qu’il en soit, j’ai demandé à Michael ce qu’il pensait de la musique Rap. Il a dit, qu’il ne l’aimait pas beaucoup. Ce n’était pas assez musical pour lui. Il aimait les mélodies et de véritables parties chantées.
(…)
À un moment donné du projet, Michael s’est inquiété du fait que les chansons ne sonnaient pas de la même manière que celles que nous avions initialement enregistrées dans le Synclavier chez lui. Il en avait discuté avec Bruce mais il ne semblait pas comprendre la préoccupation de Michael.
Michael aimait écouter très fort [la musique] !!! Quand il entrait dans la salle de contrôle à Westlake pour écouter quelque chose tout le monde quittait la salle alors qu’il réglait le système de haut-parleur de 25 000 watts presque à son maximum! Il voulait «sentir» la musique! Quincy a même plaisanté en disant que pendant la réalisation de « Thriller », les haut-parleurs avaient pris feu. C’était pris comme un signe pour un album à succès!
Weslake a eu un haut-parleur grillé alors que nous étions en train de travailler sur la chanson « Bad ».
Quoi qu’il en soit, Michael était préoccupé qu’en quelque sorte le «punch» de la musique se perde. Il a convoqué une réunion avec moi et son manager Frank DiLeo pour écouter les morceaux originaux des chansons sur le Synclavier au studio de Michael. Frank a convenu qu’il y avait une différence. Michael a particulièrement remarqué cela sur la chanson “Smooth Criminal.”
Cet aspect des enregistrements a alors fait l’objet de plus d’attentions.
Sur la démo originale de « Speed Demon » le synthétiseur avait un son de « balayage » dans la pause avant le solo.
Je ne trouvais cela ni créatif ni intéressant et ça n’avait rien à voir avec le contenu de la chanson.
Mon idée a été de le remplacer par [le son] d’une voiture de course évoluant avec sa boite à vitesse.
J’ai mis les sons dans le Synclavier, fait un patch, qui comprenait le son de changement de vitesse et je jouais de la voiture de course changeant de vitesse dans le bon timing avec le groove. Michael l’a aimé et c’est donc ce que vous entendez dans la version finale de la chanson.
Je ne me souviens pas qui a eu l’idée d’enregistrer le rythme cardiaque de Michael pour “Smooth Criminal.” Le projet était intéressant. Michael a contacté le Dr Eric Chevlen et l’a fait venir à Westlake.
Le Dr Chevlen avait un équipement spécial pour enregistrer le cœur humain. J’ai enregistré le rythme cardiaque de Michael directement dans le Synclavier en stéréo. Je l’ai traité numériquement dans le Synclavier pour lui donner un peu plus de clarté. Je l’ai alors contrôlé numériquement en l’accélarant progressivement. Vous pouvez l’entendre au début de [la chanson] « Smooth Criminal ».
Pendant l’enregistrement de « Smooth Criminal », Michael a commencé à tourner les scènes de danse pour la vidéo. La chanson était loin d’être finalisée. Je me souviens que des messagers venaient au studio toutes les deux heures pour obtenir le mixage le plus récent de ce que je faisais sur le Synclavier afin qu’ils puissent l’utiliser pour la chorégraphie de la danse sur le plateau de tournage.
Sur la chanson “Bad”, Michael entendait un son très spécifique de basse. Il cherchait une sensation particulière. Ce fut un peu un challenge. J’ai essayé beaucoup de sons de basse. Michael les aimait, mais il y avait toujours quelque chose qui manquait. En fin de compte, la solution a été de mélanger tous les sons que Michael aimait pour avoir un seul son de basse.
Cela a nécessité neuf sons de basse différents, qui comprenaient des sons de synthé, de pédalier basse ainsi que de basses électriques. L’assemblage a fonctionné et c’est ce que vous entendez aujourd’hui sur la chanson.
Michael aimait vraiment la démo de la chanson “Bad” alors il a organisé un rendez-vous spécial pour que Quincy puisse l’entendre. Quincy a aimé et pensait que ce single serait le hit de l’album. Il a ensuite joué le morceau pour les dirigeants de CBS. Ils ont également aimé.
Michael a alors pensé que le titre de l’album devrait être “BAD.” Quincy a dit que l’album avait intérêt à être bon sinon les critiques allaient vraiment s’en donner à cœur joie avec ce titre !
Quand Michael a embauché Martin Scorsese pour diriger la vidéo « Bad », tout d’un coup on m’a informé que je devais aller à New York avec le Synclavier au cas où Michael en ait besoin pendant le tournage.
Nous étions en train de travailler sur d’autres chansons à Westlake (ainsi qu’à la maison de Michael) donc il y avait un peu de panique. C’est ainsi que l’expression « Chris a besoin d’être cloné» est devenue populaire! Il était fréquent que je sois demandé à deux ou trois endroits à la fois!
Enfin, le jour avant le départ, il a été décidé que je devais rester travailler à Westlake! On ne s’ennuyait jamais !
Lorsque la vidéo « Bad » a été éditée, on a remarqué qu’il y avait quelques moments où Michael chantait certains effets vocaux mais qu’il n’y avait aucun son qui allait avec eux … comme son populaire « Ooh » aigu! Donc … j’ai dû chercher certains de ces « Ooh » sur d’autres enregistrements et pour les placer au bon endroit dans la chanson « Bad », cela semblait donc correct!
A ce moment, Michael a remarqué que la chanson n’avait pas d’intro sur la vidéo.
On m’a donc confié la tâche de la créer.
Je l’ai fait à mon propre studio sur le Synclavier. Jerry Hey venait de terminer un arrangement de cor terrible sur “Bad”. J’ai donc pensé à sampler certaines parties du cor d’autres moments de la chanson.
Je les ai re-pitchées, mixées dans un coup de percussion et un son métallique et cet assemblage a été utilisé comme un son de clavier unique. J’ai alors joué l’intro que vous entendez au début de « Bad ».
Michael aimait l’idée de la chanson “Bad”, il a donc décidé d’appeler sa prochaine tournée le « Bad Tour ».
Michael était mécontent de l’enregistrement de « Smooth Criminal » de sorte que nous l’avons ré-enregistré. Michael aimait davantage mais il n’était toujours pas convaincu.
L’enregistrement avait débuté depuis près d’un an et le label CBS souhaitait avoir l’album terminé. Il y a alors eu soudainement un regain d’activité à Westlake. Deux salles allaient travailler en même temps pour finaliser l’album.
Quand la réalisation de l’album a commencé à se relâcher , beaucoup de gens me demandaient de travailler avec eux, y compris Stevie Wonder, Pink Floyd et d’autres. Comme il y avait des trous dans mon emploi du temps, je pensais que je pourrais trouver un peu de temps pour travailler sur ces autres projets. Quand j’en ai parlé à Michael, il a dit “Non” … il avait besoin de moi pour travailler sur des vidéos, la tournée, ainsi que la fin de l’album. Il n’avait pas mentionné ces choses avant, donc j’ai décliné tous les autres projets.
J’ai demandé Frank DiLeo quand débuterait la tournée de Michael. Il m’a dit qu’il travaillait sur un lancement au Japon dans trois mois. J’ai alors demandé à Michael, car j’avais un peu de temps, si peut-être je devais commencer à préparer la musique pour la tournée. Il a dit non et que l’album devait être terminé et réalisé correctement sinon il n’y aurait pas de tournée.
J’ai pensé Ok … pas de problème. Un autre mois est passé. Les dates mentionnées par DiLeo se rapprochaient. J’ai à nouveau demandé à Michael si je devais travailler sur la préparation de la musique pour la tournée. Il m’a donné la même réponse.
Michael me tenait occupé, mais il y avait un peu de temps pour travailler sur les choses de la tournée et j’ai toujours aimé préparer les choses. Je savais que le groupe sur la tournée «Victory» (1984) avec les frères de Michael avait répété pendant trois mois. Comme il n’y avait pas un mot à propos de la tournée, je pensais qu’il était impossible que, avec seulement huit semaines restantes environ la tournée commence au Japon comme Frank l’avait suggéré.
Le 29 Juin 1987, je me souviens être rentré de la maison de Michael à temps pour écouter les informations de 11h00. Soudain, l’annonce a été faite, « Michael Jackson annonce que sa tournée mondiale débutera le 12 Septembre 1987 au Japon! ». Je travaillais pour Michael depuis un an et demi presque tous les jours et j’étais informé de la tournée par les News de 11h00! Wow!
Essentiellement, nous avions 8 semaines pour préparer peut-être la plus grande tournée jamais réalisée avec le chanteur le plus célèbre de tous les temps! Il n’y avait aucun groupe, aucun musicien … rien!
Le lendemain matin, mon téléphone n’a cessé de sonner, tout le monde était en panique! ».
Dans un autre article, sur le site headphone.guru, Christopher Currell évoquera bientôt son expérience sur le BAD Tour.
Fonte: www.mjlegend.com/news/making-of-bad/
Edited by ArcoIris - 9/4/2018, 00:19
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Christopher Currell: MAKING OF “BAD”
In oltre 30 anni, Christopher Currell ha composto e suonato vari tipi di musica, tra cui classica, jazz, rock e pop. Ha lavorato su una vasta gamma di progetti: musica da film, album pop, videogiochi, musica per parchi tematici.
Christopher Currell è uno dei pionieri della chitarra synth e ha avuto il privilegio di lavorare con leggende come Quincy Jones, Michael Jackson, Paul Simon, Luther Vandross, Stevie Wonder …
Currell ha recentemente pubblicato diversi articoli sul sito headphone.guru in cui ha ripercorso la sua collaborazione con Michael Jackson.
Nel 1983, dopo aver lanciato l'uso del sintetizzatore digitale Synclavier II, Currell cominciò a partecipare alle sessioni e a concentrare la sua attività sulla produzione e la programmazione di Synclavier.
Dice di essere stato contattato da MJ nel 1985: "Nell'estate del 1985, ho ricevuto una telefonata da Michael Jackson. Aveva sentito parlare di me da parte della società del New England Digital. Michael aveva un enorme sistema Synclavier e mi chiese se volevo insegnargli a usarlo. A quanto pare, aveva molti programmatori che lavoravano sul suo Synclavier, ma non erano musicisti. Michael non poteva vederli, così decise di imparare da solo.
Ho messo su un programma di apprendistato e un calendario per Michael . Alla fine abbiamo scelto il momento in cui ci saremmo incontrati per iniziare il mio insegnamento. Sono andato a casa sua nello studio personale di domenica mattina. Si è presentato ed è stato molto ospitale e gentile. Mi è piaciuto subito. Ci siamo seduti di fronte al Synclavier e abbiamo iniziato la sua prima lezione.
Mi ha detto: "Non so niente di computer." Ho risposto: "nessun problema, prima di tutto, si inserisce questo disco." Ha esclamato "tempo morto" e ha detto che non sapeva cos'era un disco floppy. Mi sono reso conto che Michael poteva a malapena operare un registratore a nastro! La sua gestione della tecnologia era molto limitata!
Così, l'ho messa più semplice e abbiamo continuato. Dopo tre ore, avevo insegnato a Michael come impostare e avviare il Synclavier, attivare la sua libreria di suoni e come selezionare un suono in modo da poterlo eseguire con la tastiera.
Ha detto "Beh, questo è tutto quello che posso imparare per oggi, può tornare domani per una sessione? ". Ho detto: "Certo! "
Non avrei mai immaginato che questo sarebbe stato l'inizio dei quattro anni più interessanti della mia vita!
Sono tornato il giorno successivo e abbiamo lavorato su una delle canzoni di Michael. Voleva che tornassi ogni giorno. Mi ha detto: ' voglio che tu faccia suoni insoliti. Ho detto "certo, nessun problema! Mi piace farlo comunque tutto il tempo! Non era lavoro, era divertimento!
Ho cominciato a pensare ... se voglio rimanere qui, devo ampliare il mio lavoro. Mi sono reso conto, avendo avuto programmatori e musicisti con il Synclavier in passato, che la sua libreria di suoni era nel caos. Ho pensato, non importa se si tratta di me o qualcun altro che utilizza il Synclavier di Michael, la libreria di suoni dovrebbe essere in un ordine logico in modo che sia facilmente accessibile. C'erano migliaia e migliaia di suoni su hard disk e nastri ovunque e nulla era stato organizzato!
Ho fatto presente il problema a Michael, dicendogli che avrei potuto organizzare la sua biblioteca Ha detto: "Certo!". Così ho iniziato a lavorare per lunghe ore. Ero nel suo studio dalle 10:00 alle 01:00 del mattino ogni giorno. Questo lavoro mi ha tenuto impegnato per sei mesi al prezzo di diciassette ore al giorno, sette giorni la settimana!
Era il 1986.
Nel frattempo, ho continuato a creare "suoni insoliti." I rumori insoliti sono divertenti, ma hanno significato reale solo se sono in una sorta di contesto, e quindi ho creato solchi e strumentale vario che mostravano i possibili usi per quei suoni.
Una volta completato, li registravo su una cassetta che ogni sera facevo scivolare sotto la porta della sua stanza prima di tornare a casa mia. Molte volte ha chiamato a casa alle 2:00 di notte ed era tutto entusiasta di certi suoni e groove. Potevo sentire il nastro che rimbombava in sottofondo! Michael amava ascoltare la musica a tutto volume!
Dopo alcune settimane di lavoro a stretto contatto, entrambi abbiamo capito che la nostra capacità di comunicare era unica. Ci siamo resi conto che non avevamo bisogno di parlare perchè ”sapevamo” quello che l'altro sentiva o pensava.
Rapidamente siamo arrivati a un punto in cui Michael mi diceva "crea un suono che mi avrebbe fatto fare questo" ... ed eseguiva un passo di danza. Mi ci sono dedicato ... e potuto ottenere il suono che stava cercando.
Non ho mai lavorato con qualcun altro dove abbiamo raggiunto questo tipo di legame musicale.
Dopo circa sei mesi di lavoro con Michael ogni giorno su diverse canzoni, il sound design e il lavoro sulla libreria di suoni, ho saputo che Michael avrebbe presto iniziato il suo prossimo album con Quincy Jones. Avevamo un sacco di canzoni in versione demo. Mi chiedevo se avrei lavorato con Michael e Quincy o se il mio divertente lavoro sarebbe finito.
Un giorno, mentre stavo lavorando nello studio di Michael, il suo segretario è venuto da me e dal tecnico del suono per dirci che Michael aveva ospiti quella sera e che potevamo tornare a casa alle 17:00. Ho pensato: "Ok, cool."
Stavo ancora lavorando e poco prima delle 17:00, il segretario di Michael è venuto a informarmi che Michael voleva che restassi. (...) Erano andati tutti via e io ero da solo a fare musica sul Synclavier. Era buio fuori quando ho sentito le voci delle persone che erano nella stanza attigua allo studio.
Improvvisamente la porta si aprì e vidi Michael insieme a Diana Ross ed un gruppo di altre persone.
Sono rimasto molto sorpreso! Michael stava facendo visitare il suo studio a Diana. Fece le presentazioni, le disse quello che stavo facendo e mostrò il Synclavier. (...) Poi continuarono il giro e uscirono.
Questo tipo di esperienza sarebbe diventata normale nei prossimi quattro anni.
Un pomeriggio stavo lavorando quando Michael mi ha detto che avrebbe presto iniziato il suo nuovo album e Bruce Swedien, l'ingegnere del suono dell'album "Thriller" è venuto per una visita. [Egli] sarebbe stato l'ingegnere del nuovo album. (…)
Bruce è entrato in studio ed è stato molto gentile. Michael mi ha presentato e gli ha detto quello che stavo facendo. Bruce ha espresso la sua gratitudine, ma era molto concentrato su quello che voleva far sapere a Michael. Aveva appena completato la colonna sonora del film "Running Scared" con Gregory Hines e Billy Crystal.
Bruce ha detto che era la prima volta che aveva lavorato in un progetto completamente digitale e sembrava fantastico! Ha spiegato tutti i dettagli a Michael. Bruce ha continuato a spiegare che era anche la prima volta che aveva lavorato con la Synclavier e come è stato incredibile essere in grado di creare suoni, spostare facilmente le tracce, etc. Ha detto che l'operatore Synclavier era davvero bravo e che erano diventati amici. Sapevo che c'erano degli operatori Synclavier, ma non conoscevo tutti personalmente, solo il nome dell'operatore di cui parlava Bruce.
Ho pensato: Wow, Bruce incoraggia i suoi ragazzi verso il Synclavier. Sembra che il mio lavoro sia quasi finito. Ero un po' depresso, ma ho passato dei bei momenti negli ultimi sei mesi ed è stata una grande esperienza. Ero sicuro che non avrei lavorato sul nuovo album.
Nel team di Michael, tutti sapevano che il suo lavoro svolto in studio sarebbe stato trasferito a Westlake Studios, dove avrebbero registrato il nuovo album. Nessuno mi ha detto niente. Non sapevo che cosa sarei diventato. Ho continuato ad andare a lavorare come al solito.
Poi il giorno prima che il lavoro iniziazze a Westlake, il segretario di Michael è venuto in studio e mi ha detto che Michael voleva che lavorassi per l'album e di spostare il Synclavier a Westlake. Wow! Michael voleva che ci lavorassi anch'io! Ne avrei fatto parte! Il minimo che posso dire è che ero felicissimo!
Westlake Recording Studios si trova a Santa Monica Blvd., West Hollywood, California. Il giorno prima dell'inizio delle sessioni, avevo installato il Synclavier di Michael in studio. La torre principale è stata posta in una piccola stanza appena fuori dalla sala di controllo. La tastiera e il terminale sono stati collocati nella sala di controllo. Questo impianto non si sarebbe mosso per i prossimi 12 mesi. Mentre stavo installando il Synclavier, Michael è venuto e abbiamo parlato per un po'. Era chiaramente contento che finalmente avrebbe iniziato a registrare il suo prossimo album. Una delle cose che ha detto durante quella conversazione è rimasto impresso in me: "La chiave del successo in questo business, è di essere umili."
Il giorno dopo, Bruce Swedien e Quincy Jones sono arrivati in studio. Avevo già incontrato Bruce e Michael mi presentò a Quincy. Il loro atteggiamento è stato molto gentile e professionale. Ero entusiasta di lavorare con queste persone. Erano i migliori professionisti nel settore della musica e sentivamo che eravamo lì per fare un album che poteva superare "Thriller", il miglior album di tutti i tempi. Questa doveva essere un'opera sacra!
Il Synclavier era una novità per Quincy. Sapeva solo che Michael aveva fatto demo di canzoni su di esso. Bruce aveva un po' più di esperienza [per Synclavier] dopo la musica per il film "Running Scared". Bruce e Quincy avevano lavorato insieme diverse volte e quindi avevano un loro modo di lavorare. La funzione di Quincy come produttore era di combinare diversi musicisti e registrarli. Il compito di Bruce era quello di ottenere una performance registrata il più vicino possibile a quello che i musicisti suonavano dal vivo. Il Synclavier avrebbe cambiato questa concezione di lavoro.
Dal punto di vista professionale, ero lì per operare con il Synclavier, starmene tranquillo e guardar lavorare queste persone di talento . Nelle seguenti due settimane, ho osservato il metodo di Quincy per la produzione e il metodo di registrazione di Bruce.
Il team principale di registrazione / produzione dell'album, quasi ogni giorno per i seguenti 12 mesi, era composto da Michael Jackson (Artista, Produttore), Quincy Jones (produttore), Bruce Swedien (Ingegnere), Craig Johnson (secondo ingegnere) ed io (Synclavier). Certo, ci sono stati un sacco di musicisti e tecnici che ci hanno lavorato. Ci sono così tante storie che potrei raccontare, ma non c'è abbastanza spazio per farlo qui.
Mi ricordo che un giorno, all'inizio, il tastierista preferito di Quincy, Greg Phillinganes, è venuto per registrare. L'approccio di Quincy era ri-registrare le tracce del Synclavier con musicisti durante le sessioni dal vivo. Quincy mi chiese di suonare la versione Synclavier della canzone "Smooth Criminal" per Greg. L'ho fatto e quando ero quasi alla fine della canzone, Greg ha chiesto se ci fosse qualcosa di diverso sul fade out. "No, si ripete semplicemente." Così ha detto, "Va bene, andiamo! ". Bruce cominciò a registrare e Greg procedette a suonare ogni parte della canzone ... con un unico attacco! Questo comprendeva tutti i tamburi e percussioni, basso, archi... tutto! Perfettamente! Ma quello che mi ha colpito è che aveva sentito la canzone solo una volta! Ero sbalordito! Non c'è da stupirsi che sia la prima scelta di Quincy come tastierista.
Un altro giorno, Quincy ha fatto venire il bassista Louis Johnson dei fratelli Johnson per suonare su alcune tracce registrate da Greg.
Ben presto mi sono reso conto che non non c'era nessuna attenzione per la sincronizzazione di questi brani con il Synclavier. Ci sono molte ragioni per cui il Synclavier dovrebbe essere in linea con le registrazioni e che un disastro poteva accadere in un prossimo futuro, se non lo avessi fatto presente. Ho deciso di rompere il mio solito silenzio e spiegarlo a Bruce. Mi ha solo risposto che avevano tutto sotto controllo. Così ho detto "Ok".
Ogni giorno, arrivavo verso le 10:00 e lavoravamo fino alle 19:00 e oltre. Poi andavo a casa di Michael fino all'una o due del mattino. Di solito, il sabato si lavorava al Westlake e spesso la domenica era libera, ma io invece tornavo a casa di Michael per lavorare sulle canzoni tutto il giorno e fino a tarda notte. Questo è stato il mio programma giornaliero per 12 mesi.
Nelle prime due settimane, Bruce Bruce mi ha raccontato ogni giorno come lui e l'operatore Synclavier con cui aveva lavorato nella colonna sonora del film "Running Scared" avevano fatto questa o quella cosa e di quanto fosse bravo..
E poi parliamo di pressione!. Tutto quello che potevo fare era annuire e fare del mio meglio. Poi un giorno, senza una ragione particolare, Bruce si girò verso di me e disse: "Sai, tu sei molto meglio [il mio operatore Synclavier]"!
Sono rimasto piacevolmente sorpreso! Bruce non l'ha ripetuto più! Wow!
Una mattina, John Robinson, batterista virtuoso - un altro dei ragazzi migliori scelti da Quincy – ha portato un archivio di ritmi Oberheim dove aveva programmato 6 canzoni di Michael. Sapevo che questi ritmi avevano suoni molto meccanici ma non era il loro caso. Avevano un suono incredibile. Fantastico!
John ci disse che lo aveva completato giusto in tempo perché stava per andare in tour con il famoso gruppo 'The Band'. Abbiamo trasferito le tracce delle percussioni dalla 'drum machine' su un nastro digitale. Il giorno dopo, Michael è venuto ad ascoltare i brani. Gli ho detto che suonavano veramente bene. Ha ascoltato e ballato.
Alla fine dell'ascolto, Michael era d'accordo, sembrava fantastico, ma ... gli accordi erano completamente sbagliati! E John era già in tour e non poteva rifare le tracce.
Bruce era confuso sul da farsi. Gli dissi: "posso mettere questi brani nel Synclavier e poi risistemare tutto correttamente." Rispose:"Va bene" e l'ho fatto. Questo è il momento in cui Bruce ha realizzato l'importanza di essere in grado di sincronizzare le registrazioni con il Synclavier. Abbiamo ricostruito tutto in modo da avere una base solida da cui partire. Potevamo ripetere le parti, cambiare i suoni, gli arrangiamenti ... tutto. (...)
Quando finimmo di registrare le tracce dal vivo, Michael le ascoltò e disse che preferiva queste nuove versioni. Da quel momento in poi Quincy cambiò il suo modo di lavorare e cominciammo a usare il Synclavier per tutto.
Durante la registrazione dell'album, molte persone importanti sono venuti in studio. Tutti gli amici di Michael e Quincy. Persone come Oprah Winfrey, Elizabeth Taylor, George Lucas, ...
... CONTINUA ...
Edited by ArcoIris - 9/4/2018, 00:24. -
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SECONDA PARTE:
Dopo circa sei mesi di registrazione, Quincy ha deciso di riunire i migliori musicisti di sessione per registrare una ballata. Credo fosse la canzone "I just can’t stop loving you". Tutti pensavano che fosse una buona idea. Se non ricordo male, questo gruppo comprendeva, tra gli altri, Greg Phillinganes (Keys Synclavier), Nathan East (Basso), N'dugu Chancler (Batteria) e Paulinho da Costa (Percussioni).
Quando questo gruppo di musicisti si è riunito a Westlake, si sono resi conto che Michael aveva utilizzato il Synclavier. Natan disse: "Quindi tu sei il motivo per cui nessuno è stato chiamato" .
La cosa interessante è che questi musicisti sapevano che Michael stava lavorando ad un nuovo album, e si chiedevano perché nessuno era stato chiamato a registrare. In un primo momento non sono stato bel accolto da questi musicisti perché pensavano che stavo usurpando il loro lavoro.
Che “bella figura”davanti ai migliori musicisti degli studi di Los Angeles! Ouch! In realtà, non avevo pensato che stavo facendo il lavoro di qualcuno. Ho usato solo il Synclavier come strumento creativo per dare vita alle idee musicali di Michael. Infatti, lui amava la versione Synclavier delle canzoni.
(...)
Ricordo quando Run-DMC è venuto a Westlake per un incontro con Michael. Quincy pensava che il rap sarebbe stato il prossimo grande fenomeno e voleva che collaborasse con loro. Dopo l'incontro, non è successo niente. Più tardi, ho chiesto a Michael di quel incontro. Sembra che fosse molto arrogante ed esigente. Cattivo atteggiamento! Michael pensava che l'atmosfera non era delle migliori. In ogni caso, ho chiesto a Michael cosa ne pensasse della musica rap. Ha detto che a lui non piaceva molto. Non era abbastanza musicale per lui. Amava le melodie e le parti cantate reali.
(…)
A un certo punto del progetto, Michael era preoccupato per il fatto che le canzoni non suonavano come quelle che avevamo inizialmente registrato con il Synclavier. Aveva parlato di Bruce, ma lui sembrava non capire la preoccupazione di Michael.
Michael piaceva ascoltare a volume molto alto [la musica] !!! Quando entrò nella stanza di controllo di Westlake tutti lasciarono la stanza mentre lui regolava il sistema di altoparlanti di 25 000 watt quasi al massimo! Voleva "sentire" la musica! Quincy ha anche scherzato sul fatto che durante la lavorazione di "Thriller", gli altoparlanti presero fuoco. E' stato preso come un segno per un album di successo!
Weslake aveva gli altoparlanti 'infuocati', mentre stavamo lavorando sulla canzone "Bad".
In ogni caso, Michael era preoccupato del fatto che in qualche modo il "punch" della musica si perdeva. Si riunì con me e il suo manager Frank DiLeo per ascoltare le tracce originali delle canzoni registrate nel suo studio con il Synclavier. Frank fu d'accordo che c'era una differenza. Michael lo aveva notato particolarmente con "Smooth Criminal".
Questo aspetto è stato oggetto di maggiore attenzione.
Nel demo originale di "Speed Demon" il sintetizzatore aveva fatto uno "sweep" del suono durante la pausa prima dell'assolo. Non era né creativo né interessante e non aveva niente a che fare con il contenuto della canzone.
La mia idea era quella di sostituirlo con il suono di una macchina da corsa che si muove ad alta velocità. Ho messo i suoni nel Synclavier, fatto una patch che comprendeva il suono del cambio di velocità come in una gara di auto facendo combaciare i tempi con la traccia. A Michael è piaciuto e quindi questo è quello che si sente nella versione finale della canzone.
Non ricordo chi ha avuto l'idea di registrare il battito cardiaco di Michael per "Smooth Criminal". Il progetto era interessante. Michael ha contattato il dottor Eric Chevlen che aveva delle attrezzature speciali per registrare il suono del cuore umano. Ho registrato nel Synclavier il ritmo cardiaco di Michael direttamente in formato stereo e aggiustato numericamente per dargli un po' più di nitidezza e poi, digitalmente, l'ho accelerato gradualmente. Lo si può sentire all'inizio di "Smooth Criminal".
Durante la registrazione di "Smooth Criminal", Michael ha cominciato a girare le scene di ballo per il video. La canzone era ben lungi dall'essere ultimata. Ricordo messaggeri che venivano in studio ogni due ore per ottenere l'ultimo mix di quello che stavo facendo sul Synclavier in modo da poterlo utilizzare per la coreografia sul set cinematografico.
Nella canzone "Bad", Michael sentiva un suono molto specifico di basso. Cercava una particolare sensazione. E' stata un po' una sfida. Ho provato un sacco di suoni di basso. A Michael piacevano, ma c'era sempre qualcosa che mancava. Alla fine, la soluzione è ststa quella di mixare tutti i suoni che Michael gradiva e ottenere un singolo suono di basso.
Per fare questo ci sono voluti nove diversi suoni di basso, che includeva suoni del sintetizzatore, suoni di basso di organo a pedale e di basso elettrico.L'assemblaggio ha funzionato e questo è quello che si sente oggi nella canzone.
A Michael piaceva molto il demo della canzone "Bad", e ha organizzato un appuntamento speciale per Quincy per farglielo ascoltare. E' piaciuto anche a lui e ha pensato che sarebbe stato il singolo di successo dell'album. L'ha fatta ascoltare ai dirigenti della CBS che ugualmente hanno apprezzato.
Michael allora disse che il titolo dell'album doveva essere "BAD”. Quincy rispose: meglio che l'album sia buono perché i critici avranno davvero un grande momento con quel titolo!
Ricordo quando Michael ha ingaggiato Martin Scorsese per dirigere il video "Bad". Tutto ad un tratto mi è stato detto che sarei dovuto andare a New York con il Synclavier nel caso Michael avesse avuto bisogno durante le riprese.
Stavamo lavorando su altre canzoni a Westlake (e la casa di Michael), quindi c'era un po' di panico. Così il termine "Chris ha bisogno di essere clonato" è diventato popolare! Era comune per me dover essere in due o tre posti contemporaneamente!
Alla fine, il giorno prima della partenza, è stato deciso che avrei dovuto rimanere e lavorare a Westlake! Mai un momento di noia!
Quando il video di "Bad" era in fase di montaggio fu notato che nel video non si sentiva il suono quando Michael cantava alcuni effetti vocali.. come suo popolare acuto “oooooohh”! Allora sono andato a cercare alcuni di quei “ooooohh” in altre registrazioni e inseririrli nella traccia "Bad" nel posto giusto... Fu allora che Michael si accorse che non c'era l'intro per la canzone sul video. Mi è ststo affidato il lavoro di crearne uno... L'ho fatto nel mio studio al Synclavier. Jerry Hey aveva appena finito un accordo favoloso su "Bad", così ho pensato di provare a mixarlo con un colpo di percussioni e un suono metallico come un unico sound da tastiera.. ed è questo quello che si sente all'inizio della canzone.
A Michael piaceva l'idea della canzone "Bad", così ha deciso di chiamare il suo prossimo tour : "Bad Tour".
Michael non era del tutto soddisfatto con la registrazione di "Smooth Criminal", così l'abbiamo registrata di nuovo.Gli piaceva di più, ma non era ancora convinto.
Dal momento che era passato quasi un anno, la Columbia Records voleva l'album finito, così, all'improvviso che ci fu un turbinio di attività presso Westlake. Due stanze sono state adibite per lavorare allo stesso tempo ai ritocchi finali dell'album.
La realizzazione dell'album stava iniziando ad andare a gonfie vele. Molte persone mi chiedevano com'era lavorare con loro. Tra cui Stevie Wonder, Pink Floyd e altri.
Dal momento che c'erano dei tempi vuoti nel mio programma di lavoro, ho pensato che avrei potuto trovare un po' di tempo per lavorare su questi altri progetti. Quando l'ho detto a Michael, ha detto "No" ... aveva bisogno di me per lavorare sui video, il tour, così come per finire l'album. Lui non aveva menzionato queste cose prima, così ho rifiutato tutti gli altri lavori.
Ho chiesto a Frank DiLeo quando sarebbe iniziato il tour di Michael. Mi ha detto che stava lavorando per il lancio in Giappone in tre mesi. Ho quindi detto a Michael, “ho un po' di tempo, quindi forse dovrei iniziare a preparare la musica per il tour”. Ha detto di no, che l'album doveva essere finito e fatto correttamente o non ci sarebbe stato nessun tour.Ho pensato ok ... nessun problema.
E' passato un altro mese. Le date di cui DiLeo aveva parlato si tavano avvicinando. Ho fatto a Michael la stessa domanda e lui mi ha dato la stessa risposta.
Michael mi ha tenuto occupato, ma c'era poco empo per lavorare sulle cose del tour e mi è sempre piaciuto avere le cose pronte. Sapevo che durante il tour "Victory" (1984) Michael aveva provato con i fratelli per tre mesi. Poiché non vi era nessuna parola sul tour, ho pensato che fosse impossibile che con solo otto settimane rimanenti il tour iniziazze in Giappone come Frank aveva suggerito.
Il 29 Giugno 1987, mi ricordo che ero di ritorno dalla casa di Michael giusto in tempo per sentire le notizie delle 11.00. Improvvisamente, l'annuncio è stato fatto: "Michael Jackson annuncia che il suo tour mondiale inizierà il 12 settembre 1987 in Giappone!".
Ho lavorato per Michael per un anno e mezzo quasi ogni giorno e ho saputo del tour dal telegiornale delle 11:00 .Wow!
In sostanza, abbiamo dovuto preparare forse il più grande tour mai visto con il cantante più famoso di tutti i tempi in circa otto settimane! Non c'era nessuna band, nessun musicista ... niente!
La mattina dopo, il mio telefono non ha smesso di squillare, tutti erano in preda al panico! ".
Questa traduzione è a opera di ArcoIris per il Michael Jackson's Gold World. In caso di ripubblicazione citare la fonte riportando l'url diretto a questo post.( per ottenere l'url diretto clicca sulla data)
Edited by ArcoIris - 9/4/2018, 00:26. -
Who's Bad?.
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E' meraviglioso sapere il lunghissimo processo creativo dietro a questo strepitoso e magnifico album. 
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Christopher Currell: MAKING OF “BAD”"Synclavier, MUSICA E MICHAEL JACKSON" |
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